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Les hommes protégés - Robert Merle

Il y a quelque temps, j’ai  lu « Madrapour » de Robert Merle et j'ai été très impressionné par ce roman magique. Dans « Les hommes protégés » (1974), nous sommes plongés dans un monde fictif, une vraie dystopie . L'histoire se déroule aux États-Unis. À cause d'une épidémie de l'étrange maladie « encéphalite 16 », qui ne touche que la population masculine, les femmes prennent toutes les fonctions administratives. Sarah Bredford devient la nouvelle présidente. Ses idées fanatiques deviennent la loi partout : l'homme doit être banni de la société. Seuls quelques scientifiques sont protégés dans un domaine clos, une sorte de prison de luxe. Parmi eux se trouve le professeur Martinelli, qui travaille avec son équipe sur un vaccin. Mais qui commande réellement ce vaccin ? Et souhaite-t-on vraiment ce vaccin, qui doit finalement conduire au salut des hommes et à leur réhabilitation ?   Le roman se déroule presque exclusivement dans le domaine fermé de « Blueville »... Mart...
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La Traversée des temps I  Paradis perdus Erci-Emmanuel Schmitt  “Homme du Lac, j’avais traversé une Nature sans barrières où matière et esprit se mélaient. Le brin d’herbe, le noyer, le lièvre, la rivière, le rocher, le nuage, le vent étaient animés, pourvus d’intentions et de sentiments. Avec eux, je pouvais communiquer par l’observation, par la méditation, par la rêverie, par les songes, par le chant, par la danse, par les drogues, par les transes. Nul mur étanche ne se dressait. Or, les hommes le construisaient. En vue de posséder les objets, les corps, les phénomènes, ils les vidaient de pensée et se réservaient l’intelligence. Ils conquéraient le cosmos en le rendant creux. J’avais vécu uni à la Nature; ils m’en séparaient. L’humilité s’éclipsait, l’harmonie aussi. Mes paradis étaient perdus.” (p. 553-554)   La parole est à Noam. Il vivait à L'Age de pierre et a survécu au Déluge (il est en fait le Noé du célèbre récit biblique). Étrangement, son corps continue ...

Z comme Zombie - Iegor Gran

  Un livre absolument choquant. Écrit par un ex-Russe qui ne porte même plus son propre nom. Un auteur débordant de colère, et cela se ressent à chaque page. Le sujet est d’une actualité brûlante et d’une vérité implacable : comment le peuple russe est manipulé par la propagande. Comment cette "âme slave" fonctionne et arrive à tout encaisser. Comment ce peuple est littéralement écrasé par cette machine infernale.  Gran expose une multitude de détails et, pour ceux qui pourraient en douter, il fournit également tous les liens que vous pouvez consulter sur les réseaux sociaux. Cela vaut vraiment la peine de les explorer, cela apporte une réelle valeur ajoutée à ce petit livre. Ce ne doit pas être agréable, en tant que Russe, de lire ce livre. Surtout si vous êtes déjà devenu un "zombie" (c’est ainsi que l’auteur qualifie le Russe complètement endoctriné). Pas une seule parole positive n’est écrite ici sur le peuple russe, ce qui peut sembler un peu dur.  Gran ne cach...

Le mage du Kremlin - Giuliano da Empoli

 C'est là que j'ai commencé à soupçonner Poutine d'appartenir à ce que Stanislavski appelait la race des grands acteurs. Il y a, voyez-vous, trois types d'interprètes. (...) Comme tous les grands politiques, il (Poutine) appartient au troisième type : l'acteur qui se met lui-même en scène, qui n'a pas besoin de jouer parce qu'il est à tel point pénétré par le rôle que l'intrigue de la pièce est devenue son histoire, elle coule dans ses veines. Quand un metteur en scène se trouve avoir entre les mains un phénomène de ce genre, il n'a presque rien à faire. Il doit se contenter de l'accompagner. Éviter de lui compliquer la vie. Lui donner une petite poussée de temps en temps, légère. (...) Aux commandes, il y avait déjà Poutine. Seul." (p. 118/119)   C’est ainsi que parle Vadim Baranov, un personnage fictif mais inspiré d’une personne réelle, dans ce roman politique captivant. Après une carrière de metteur en scène, Baranov est devenu le consei...

Une sortie honorable - Eric Vuillard

"Imaginez des acteurs qui ne redeviendraient jamais eux-mêmes. Ils joueraient éternellement leur rôle. Le rideau tomberait, les applaudissements ne les réveilleraient pas. La salle vide, la rampe éteinte, la nuit tombée, ils ne quitteraient pas les planches. On pourrait bien leur hurler que l'on a compris, que leurs répliques sont connues, que nous savons l'action par cœur, ils continueraient obstinément à jouer, errant et vociférant sur la scène. On les dirait envoûtés par eux-mêmes, pris à leur propre jeu, le cœur percé de leurs propres flèches. Leur ronde serait à la fois belle et terrible, pathétique et absurde, et l'on ne saurait plus s'il vaut mieux rire ou pleurer."(p. 169)   Tout comme dans "L'ordre du jour", Éric Vuillard se montre ici particulièrement dur et sarcastique envers les puissants et les gouvernants. Le sujet abordé est la guerre cruelle et interminable menée par la France en Indochine. Les intérêts politiques et financiers qu...

Civilizations - Laurent Binet

 En 1492, Colomb découvre-t-il l'Amérique ? Non : lui et ses hommes sont vaincus par les tribus indigènes. Isolé et pauvre, il meurt sur une île des Caraïbes. En 1531, ce sont les Incas qui conquièrent le continent européen, alors en proie à la peste et aux guerres de religion. Atahualpa devient plus puissant que Charles Quint, qui régnait à cette époque. L’Inquisition est abolie, toutes les religions sont tolérées, mais des temples du Soleil sont érigés partout. Ainsi, Laurent Binet nous offre une "fausse" histoire. L’idée : que serait devenu l’Europe si elle avait été colonisée par l’Amérique du Sud ? Et quel aurait été le pouvoir de l’Empire inca ? C’est une question fascinante, et son développement est historiquement ingénieux. Cependant, certaines parties sont un peu risibles, comme lorsque des personages telles que Michel-Ange et Montaigne sont intégrés dans le récit. De plus, le livre manque de tension et d’action. Il n’y a aucun dialogue. La lecture ressemble vrai...

Les impatientes - Djaïli Amadou Amal

  La situation précaire de trois femmes dans une société islamique extrémiste du nord du Cameroun. C’est le sujet de ce roman. N’attendez pas une littérature édulcorée : il y a peu de place pour la réflexion philosophique ou les constructions stylistiques raffinées. Ici, seule la réalité brute est dépeinte. Et cette réalité est très crue. Nous avons une vague idée de ces abus : des femmes maltraitées, "vendues" à un mari dès leur jeune âge, sans aucun droit. Mais lorsqu’on le lit avec cette froideur, dans toute sa simplicité, avec les conséquences décrites en détail, cela choque profondément. Et c’est justement là toute la valeur de ce livre et de son autrice : elle ose dénoncer cette problématique dans son propre pays (et dans le monde entier). Pour nous, Occidentaux, cela peut sembler évident, mais pour une femme vivant au Cameroun, c’est loin de l’être. Un immense respect pour le combat qu’elle mène, avec pour arme principale : les mots, une arme extrêmement puissante !