Dans le troisième volet de la trilogie "Les Années glorieuses", nous retrouvons la famille Pelletier à la fin des années 50. Pour une part, l'histoire se situe encore dans la France d’après-guerre, tandis que pour une autre part, on voit déjà paraître les Golden Sixties. L’influence de l’Expo 58 de Bruxelles est clairement perceptible : dans les nouveaux appareils électroménagers, dans le rôle grandissant des femmes au travail (Hélène avec son emploi à la radio, Nine aidée par son mari François dans les tâches ménagères…), dans l’apparition de plats comme les spaghettis… Pourtant, certaines situations restent résolument d’avant-guerre, comme ce médecin qui, cigarette au bec, observe une radiographie sous les yeux de son patient. Ou encore les conditions extrêmes imposées par les services secrets français à l’un de leurs espions envoyés à Prague. Car oui, c’est aussi la Guerre froide.
Le roman se déroule également à Prague, une ville décrite avec une grande précision documentaire. Comme toujours chez Lemaitre, les multiples intrigues s’entrelacent en contrepoint, mais sans jamais sombrer dans la confusion : tout reste fluide et logique. Les personnages restent fidèles à eux-mêmes : François, sportif et aventurier, est clairement le "héros" de l’histoire. Jean demeure l’époux frustré et incertain de la redoutable Geneviève (mon dieu, quelle femme exécrable !). Nine et Hélène sont douces et bienveillantes l’une envers l’autre, et l’on fait également la connaissance de la grande Colette.
Le roman se lit comme un thriller d’espionnage, avec un final particulièrement intense qui se dévore d’une traite. Espérons qu’il y aura une suite à cette saga !
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