À chaque fois, je doute de lire encore un roman d'Édouard Louis, et à chaque fois je me laisse de nouveau tenter, et oui, encore une fois j'ai pris plaisir à le lire. Il y a quelque chose de fascinant chez ce garçon. Sa sincérité désarmante, par exemple. Encore une fois, ce roman est autobiographique. Et oui, nous connaissons déjà son histoire : son enfance misérable et sa jeunesse dans ce Nord de la France lugubre, ses parents pitoyables et miséreux... Pourtant, il parvient à rendre cela toujours captivant. Chaque roman éclaire un autre aspect de sa vie. Dans *En finir avec Eddy Belleguele* (rien que ce nom !), il raconte ses propres années d'enfance. Dans *Qui a tué mon père*, son père est au centre du récit, brisé par le travail à l'usine. Et *Combats et métamorphoses d'une femme* est un magnifique hommage à sa mère. Dans *Changer*, Louis nous montre sa propre métamorphose. Et celle-ci est très radicale. Non seulement sa culture change, mais aussi son apparence, même ses dents. C'est tout de même bouleversant, et on pourrait vite lui reprocher de n'imiter que les autres, de ne pas savoir faire autrement, et surtout d'agir comme une tentative ultime de fuir son milieu. Et il l'admet lui-même. Mais comment une personne pareille en est-elle arrivée à écrire de façon aussi raffinée ? C'est tout de même un petit miracle. Ou non, c'est sa détermination sans faille qui en est la cause, et cela mérite uniquement de l'admiration. On pourrait parfois penser qu'il est devenu un peu arrogant et ingrat à force de cela. Mais lui-même le reconnaît : *"Je me sens tellement éloigné des écrivains qui racontent leur découverte de la littérature à travers l'amour des mots et la fascination pour la vision poétique du monde. Je ne leur ressemble pas. J'écris pour exister."* *Je est un autre*, je pense alors, avec les célèbres mots d'Arthur Rimbaud. Car Édouard Louis n'est-il pas un peu un Rimbaud contemporain ? Par son origine issue d'un milieu très peu éduqué, par sa fuite vers une autre réalité, une autre vie, et surtout par son désir de compter pour quelque chose ?
Un roman typique de Foenkinos : légèrement ironique et pourtant un peu tragique, il raconte l’histoire de (l’imaginaire) Martin Hill, qui, lors du casting pour le rôle de Harry Potter, a fini deuxième favori. Cependant, il a perdu la bataille et c’est Daniel Radcliffe qui a décroché le rôle. Qu'est-ce que ça fait à un homme de rester « deuxième » ? Comment cela influence-t-il sa vie, ses affects ? Chez Martin Hill, cela dérape : il développe une phobie extrême de Harry Potter, au point que cela perturbe tout son monde émotionnel. Comme un possédé, avec l’aide de sa famille et de ses amis, il cherche un moyen de se débarrasser de son obsession. La solution arrive de manière plutôt logique, mais inattendue. Bien que l’histoire soit un peu faible – ce qui est souvent le cas dans les derniers livres de Foenkinos, dont je trouve toujours *La délicatesse* et *Les souvenirs* inégalés – le roman est néanmoins écrit avec énergie et mordant. Car c’est ce que l’auteur sait faire : ren...
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